Des milliers de véhicules flambant neufs attendent dans le grand parking de l’usine Renault à Tanger, prêts à être expédiés vers l’Europe. Ce spectacle illustre la vitalité de l’industrie automobile marocaine, qui continue de battre des records en termes de production et d’exportation.
Selon Ryad Mezzour, ministre marocain du commerce et de l’industrie, « Le Maroc est la plateforme la plus compétitive pour la construction automobile, et la plus décarbonée au monde. » Grâce à des investissements stratégiques et à une politique industrielle volontariste, le Maroc prévoit une capacité de production d’un million de véhicules par an d’ici 2025, alors qu’il n’exportait aucune voiture il y a quinze ans.
Le Maroc accueille plus de 250 entreprises de fabrication de voitures et de composants automobiles. Renault, le plus grand employeur privé du pays, y produit des modèles phares comme la Dacia Sandero. Les autorités marocaines poursuivent leur ambition de maintenir le pays en tant que leader dans la production automobile, avec une attention particulière aux véhicules électriques.
Le gouvernement marocain a mis en place des subventions allant jusqu’à 35 % pour encourager les fabricants à s’installer dans les zones industrielles. Ces incitations, combinées à un développement rapide des infrastructures portuaires, des zones de libre-échange et des autoroutes, ont fait du Maroc une destination privilégiée pour l’industrie automobile.
Avec l’Europe en transition vers l’abandon progressif des moteurs à combustion, des constructeurs comme Renault adaptent leurs installations marocaines pour produire des véhicules électriques. Mohamed Bachiri, directeur des opérations du groupe Renault au Maroc, souligne l’importance stratégique du Maroc dans cette transition, avec des prévisions de production annuelle de 500 000 véhicules d’ici 2025, destinés à plus de soixante-dix pays.
Les conditions favorables du Maroc – main-d’œuvre qualifiée et compétitive, environnement stable, nouvelles chartes d’investissement – attirent des investissements de grands acteurs mondiaux comme BYD, le plus grand fabricant de véhicules électriques au monde. Li Changlin, ambassadeur de Chine au Maroc, affirme que le pays présente des avantages significatifs pour les investisseurs chinois.
Cependant, la concurrence internationale pour la production de véhicules électriques se durcit. Les politiques protectionnistes des pays occidentaux, comme les crédits d’impôt et incitations pour les véhicules fabriqués localement, compliquent les chaînes d’approvisionnement mondiales. Le Maroc, malgré son engagement en faveur du libre-échange, doit naviguer dans ce nouvel environnement commercial.
Ryad Mezzour conclut : « Nous vivons dans une instabilité en termes de règles commerciales qui rend les choses plus difficiles pour des pays comme le Maroc qui ont beaucoup investi dans un commerce ouvert, libre et équitable. »
Le succès du Maroc dans l’industrie automobile, marqué par une transition vers la décarbonation et une intégration accrue dans les chaînes de valeur mondiales, souligne son rôle de leader dans la transformation industrielle en Afrique.
Avec africanews.com