Alors que l’intelligence artificielle absorbe une part croissante des ressources énergétiques mondiales, la question de son empreinte environnementale devient incontournable. Dans un billet de blog intitulé The Gentle Singularity, Sam Altman, PDG d’OpenAI, lève le voile sur la consommation d’eau liée à l’usage de ChatGPT.

Une cuillère d’eau par requête

Selon Altman, chaque requête envoyée à ChatGPT consommerait en moyenne 0,000085 gallon d’eau – soit environ un quinzième de cuillère à café. Cette consommation est liée au refroidissement des serveurs dans les centres de données, nécessaire au bon fonctionnement des modèles d’IA. L’énergie utilisée pour chaque interaction serait quant à elle de 0,34 wattheure, l’équivalent d’un four allumé une seconde ou d’une ampoule LED fonctionnant quelques minutes.

Si ces chiffres peuvent paraître modestes à l’échelle individuelle, leur multiplication par des millions de requêtes quotidiennes soulève des questions majeures sur la durabilité du modèle.

Des images plus gourmandes que les textes

Les demandes textuelles, comme les requêtes dans ChatGPT, restent relativement sobres comparées aux générations d’images. Une étude de 2023 menée par Hugging Face et l’Université Carnegie Mellon estimait qu’une seule image générée par une IA pouvait consommer autant d’énergie qu’une recharge complète de smartphone.

Une course à la rentabilité sous tension

Au-delà des aspects écologiques, les coûts économiques de l’intelligence artificielle inquiètent aussi. OpenAI, qui déclare avoir doublé ses revenus pour atteindre 10 milliards de dollars en 2025, reste encore loin de la rentabilité. L’objectif fixé à l’horizon 2029 est d’atteindre 125 milliards de chiffre d’affaires annuel. En cause : l’investissement massif requis pour les datacenters, dont la facture pourrait s’élever à 200 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie.

Des données gratuites… pour l’instant

Paradoxalement, l’un des plus gros postes de coût – les données nécessaires à l’entraînement des modèles – reste absent des bilans financiers. L’entraînement de ChatGPT et d’autres IA repose sur d’immenses volumes de contenus du web, souvent récupérés sans compensation financière pour leurs auteurs. Un vide juridique que certains qualifient déjà du « plus grand vol de données de l’histoire ».

L’emplacement des datacenters, un facteur clé

Enfin, plusieurs experts nuancent les propos d’Altman, notamment sur la consommation d’eau. Selon une étude relayée par le Washington Post, un simple email généré par un modèle GPT-4 pourrait consommer l’équivalent d’une bouteille d’eau, en fonction de l’emplacement du datacenter. Dans l’État de Washington, où l’eau est abondante, les centres de données privilégient le refroidissement hydraulique. À l’inverse, au Texas, plus sec, on utilise davantage la climatisation électrique.

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