Les 10 et 11 juillet 2025, la capitale marocaine a été le théâtre de réunions cruciales dans le cadre du projet du Gazoduc Africain Atlantique (GAA), l’un des chantiers énergétiques les plus ambitieux du continent. Organisées à Rabat, ces rencontres ont rassemblé les membres du comité technique et du comité de pilotage pour faire le point sur l’état d’avancement du projet.
Dirigées par l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), ces réunions de haut niveau ont vu la participation des directeurs généraux des compagnies pétrolières nationales des pays traversés par le gazoduc, ainsi que de hauts représentants de la CEDEAO, du ministère marocain de la Transition énergétique, de l’ONEE et de MASEN. Objectif : passer en revue les progrès réalisés et fixer les jalons à venir.
Le projet a d’ores et déjà franchi des étapes clés. Les études d’ingénierie détaillées ont été finalisées en 2024, tandis que les études environnementales et topographiques (ESIA et survey) ont été achevées pour le tronçon Nord. Celles du tronçon Sud, reliant le Nigéria au Sénégal, sont actuellement en cours. Conçu pour transporter jusqu’à 30 milliards de m³ de gaz par an, le gazoduc sera réalisé par étapes successives, pilotées par une société-holding centrale et trois filiales (SPV), chacune en charge d’un segment du tracé.
Autre moment fort de ces journées : la signature d’un mémorandum d’entente entre la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC), l’ONHYM et la Société Togolaise de Gaz (SOTOGAZ). Ce nouvel accord marque l’adhésion officielle du Togo au projet et renforce davantage l’architecture de coopération régionale autour du GAA.
Lancé à l’initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et du président nigérian SE Bola Ahmed Tinubu, ce projet de gazoduc longera la côte ouest-africaine depuis le Nigéria jusqu’au Maroc, traversant une douzaine de pays (Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, Guinée, Guinée-Bissau, Gambie, Sénégal, Mauritanie). Il sera par la suite relié au Gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen. Le Niger, le Burkina Faso et le Mali bénéficieront également de cette infrastructure.
Au-delà de sa portée énergétique, le GAA se veut un moteur d’intégration régionale et un levier de développement pour l’ensemble des pays concernés. Il s’inscrit dans la vision stratégique de l’Initiative Atlantique portée par le Maroc, qui vise à renforcer les solidarités africaines autour de projets structurants, durables et à fort impact socio-économique.
Les acteurs du projet se sont unanimement félicités des avancées réalisées et ont réaffirmé leur engagement à faire du Gazoduc Africain Atlantique un symbole concret de coopération Sud-Sud et d’ambition continentale.