Le Maroc entend faire du gaz naturel un levier stratégique pour stimuler l’investissement industriel et accélérer sa transition énergétique. Lors d’une intervention à la Chambre des représentants, la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a présenté les contours d’une stratégie axée sur le gaz naturel liquéfié (GNL), qui vise à réduire la facture énergétique, renforcer la compétitivité industrielle et créer de l’emploi.
Une stratégie intégrée pour structurer le marché du GNL
La feuille de route en cours prévoit le développement d’un réseau d’infrastructures modernes incluant des stations de regazéification, des unités de stockage et un réseau de gazoducs. Un premier terminal GNL verra le jour à Nador West Med, avec un pipeline prévu pour le relier au Gazoduc Maghreb-Europe (GME) et desservir à terme les zones industrielles de Nador, Kénitra et Mohammédia, ainsi que les centrales de l’ONEE. Ce réseau sera ensuite connecté à d’autres stations prévues sur l’Atlantique et au projet du gazoduc Afrique-Maroc.
Des investissements à la hauteur des ambitions
Le coût de ces infrastructures est estimé à plus d’un milliard de dollars : 273 millions pour le tronçon Nador–GME, 638 millions pour le GME–Mohammédia, et 42,5 millions pour le réseau secondaire vers Kénitra et Mohammédia. Pour accélérer le processus, un appel à manifestation d’intérêt a été lancé, mobilisant 11 ministères et 5 établissements publics dans une démarche coordonnée.
Un cadre législatif en cours de finalisation
Le ministère a également élaboré un projet de loi qui encadrera l’importation, la distribution et le transport du gaz naturel. L’objectif est d’envoyer un signal clair aux investisseurs, en garantissant un environnement réglementaire stable, transparent et incitatif pour le développement du secteur gazier.
En misant sur une infrastructure robuste et un cadre juridique attractif, le Maroc espère attirer de nouveaux acteurs et renforcer sa souveraineté énergétique, tout en réduisant les coûts pour son industrie.