EDF intensifie sa présence au Maroc à travers une série de projets ambitieux dans le domaine des énergies renouvelables. Du solaire à l’éolien en passant par l’hydrogène vert, le groupe français multiplie les initiatives pour consolider son rôle dans la transition énergétique du Royaume. Déjà impliqué dans plusieurs chantiers structurants, EDF franchit une nouvelle étape en misant massivement sur le développement durable.
Parmi les projets phares figure celui de l’hydrogène vert, pour lequel EDF a déposé une candidature dans le cadre de l’initiative nationale « Offre Maroc ». L’objectif est de sécuriser une assiette foncière de 30.000 hectares pour y implanter un complexe de production intégrant des capacités renouvelables, du stockage (BESS) et plusieurs centaines de mégawatts d’électrolyse. Si les montants d’investissement restent confidentiels, EDF annonce d’ores et déjà son intention de multiplier par dix ses engagements financiers dans le Royaume.
La mise en œuvre de ce projet, selon le groupe, pourrait entraîner une montée en puissance significative en matière d’emplois, de transfert de compétences et de structuration d’un écosystème industriel local dédié à l’hydrogène vert. EDF ambitionne même, à travers ce projet, de positionner le Maroc comme un futur hub mondial de cette filière émergente. Ce n’est pas la première fois que l’opérateur se lance dans ce type de développement : à Oman, EDF pilote déjà un projet d’ammoniac vert d’un million de tonnes par an.
En parallèle, EDF continue de faire avancer ses projets dans l’éolien. Après avoir remporté l’appel d’offres du parc de Taza (150 MW), dont la première phase de 87 MW est opérationnelle depuis 2022, le groupe accélère sur la deuxième phase. Ce volet du projet a été marqué par une signature hautement symbolique, en présence du Roi Mohammed VI et du Président Emmanuel Macron, lors de la visite d’État française d’octobre 2024.
Le groupe s’est aussi positionné pour le programme éolien « Nassim Nord », comprenant les projets de Koudia Extension (150 MW) et Dar Chaoui (250 MW), dans les provinces de Fahs-Anjra et M’diq-Fnideq. Ces projets viendraient compléter le dispositif mis en place par EDF dans le nord du Maroc, où il a déjà mené le repowering du parc éolien de Koudia Al Baïda (100 MW), entré en service en 2024.
Sur le front du solaire, EDF est partie prenante du consortium retenu pour développer le complexe hybride Noor Midelt I, aux côtés de Masdar et Green of Africa. Ce projet, attribué en 2019, est actuellement en phase de finalisation de son montage financier. L’accord d’achat d’électricité a déjà été signé, et le bouclage est attendu pour le deuxième semestre de cette année.
L’entreprise n’ignore pas non plus le potentiel de la production privée. Depuis 2022, EDF Renouvelables Maroc propose des solutions d’autoproduction solaire photovoltaïque à destination d’acteurs privés. Objectif : aider ses clients à réduire leur facture énergétique tout en leur fournissant une énergie propre. Parmi les entreprises ayant fait appel à ses services figurent Richbond (2,4 MWc) et Jacob Delafon (1,7 MWc). Sept projets totalisant près de 15 MWc ont été remportés, dont une partie est déjà en exploitation.
EDF propose également des solutions de type CPPA (Corporate Power Purchase Agreement), permettant à des entreprises de s’approvisionner en énergie décarbonée même en dehors de leur site, conformément à la loi 13-09. Cette diversification positionne le groupe comme un acteur central de la production décentralisée au Maroc.
Fort de ses implantations historiques en Europe et en Amérique du Nord, EDF s’oriente désormais vers les marchés émergents à fort potentiel. Le Maroc figure en bonne place dans cette stratégie de rééquilibrage géographique, aux côtés de l’Afrique du Sud, de l’Inde ou encore des Émirats arabes unis. Présente dans le Royaume depuis les années 1970, l’entreprise a créé EDF Maroc en 1997, puis sa branche renouvelables en 2012.
Ses partenariats institutionnels avec l’ONEE, Masen, ou encore les régies locales de distribution d’électricité, ont permis au groupe d’intervenir dans des domaines aussi variés que la production hydraulique, les moyens de stockage ou encore la formation technique. Entre 2023 et 2024, sa capacité brute installée dans l’éolien marocain est passée de 87 à 187 MW (+115%), tandis que sa capacité nette détenue a bondi de 34 à 84 MW (+147%).
Ce dynamisme reflète une volonté claire de s’ancrer durablement dans le paysage énergétique marocain. EDF entend non seulement accompagner la transition verte du pays, mais également y jouer un rôle moteur, en investissant dans des infrastructures d’avenir et en tissant des partenariats solides sur le long terme.
Source Le Matin