L’économie circulaire n’est plus un concept théorique pour le Maroc. Elle devient un axe stratégique affirmé, porteur de justice sociale, de sécurité environnementale et de croissance durable. C’est le message fort qu’a porté, vendredi à Salé, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leïla Benali, à l’ouverture d’un colloque national placé sous le thème : « L’économie circulaire, la voie verte vers la durabilité ».
S’exprimant devant un public d’experts, d’institutionnels et de partenaires internationaux (PNUD, ONUDI, ICLEI), la ministre a souligné l’urgence de bâtir une feuille de route nationale ambitieuse. Objectif : poser les bases d’un modèle productif fondé sur la durabilité, la réduction des déchets et la valorisation des ressources, inspiré des meilleures pratiques mondiales, mais ancré dans les réalités locales.
Cette vision s’inscrit dans le prolongement des Hautes Orientations royales et du Nouveau Modèle de Développement, qui placent l’économie verte et l’innovation environnementale au cœur de la souveraineté du Royaume. Pour la ministre, il ne s’agit plus simplement de recycler, mais d’innover : adopter une approche intégrée où le numérique, les capteurs intelligents, le suivi en temps réel des flux et la transformation industrielle convergent vers une économie circulaire performante, connectée et inclusive.
Benali insiste aussi sur le rôle moteur des territoires et des PME. Le financement de la transition, dit-elle, devra s’appuyer sur des mécanismes innovants, avec des incitations ciblées pour les startups et les petites structures engagées dans le recyclage, la valorisation des déchets ou l’économie verte.
En toile de fond, une conviction : l’économie circulaire peut générer de l’emploi, réduire les inégalités régionales et renforcer la résilience économique du pays face aux chocs climatiques et géopolitiques. Encore faut-il une mobilisation générale : administrations publiques, secteur privé, société civile et collectivités doivent jouer collectif.
Ce colloque, organisé à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, se veut donc un point de départ. Une plateforme opérationnelle, pas un simple document d’intention. Car, comme l’a rappelé la ministre, le Maroc ne veut pas seulement rattraper son retard : il ambitionne de se positionner comme un modèle africain de transition écologique réussie.