À moins de cinq ans de l’échéance fixée pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), l’ONU dresse un constat inquiétant : la planète est en net retard. Le rapport annuel sur l’état d’avancement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, publié récemment à New York, révèle que seuls 35 % des ODD sont en bonne voie ou avancent à un rythme modéré. Près de la moitié progressent trop lentement, tandis que 18 % accusent un recul.
Face à des défis multiples – pauvreté, faim, changement climatique, inégalités, conflits armés et crises géopolitiques – le programme ambitieux adopté en 2015 semble aujourd’hui freiné par une dynamique mondiale affaiblie.
Pauvreté, climat et conflits : des freins majeurs
Le rapport souligne notamment que plus de 800 millions de personnes vivent toujours dans l’extrême pauvreté, tandis que deux milliards n’ont pas accès à une eau potable salubre. En parallèle, 2,3 milliards de personnes souffrent d’insécurité alimentaire et 3,4 milliards sont privées d’un accès à des installations sanitaires décentes.
L’impact du dérèglement climatique est tout aussi préoccupant. L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne supérieure de 1,55 °C aux niveaux préindustriels. Les conflits armés, quant à eux, ont causé la mort de près de 50 000 personnes au cours de la même année.
Une mobilisation mondiale nécessaire
Pour le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, « l’heure est à l’urgence mondiale » et seule une action collective résolue permettra de remettre les ODD sur les rails. Il appelle notamment à repenser l’architecture financière internationale, à résoudre les crises de la dette et à tripler les capacités de prêt des banques multilatérales de développement.
Le rapport identifie six domaines prioritaires pour une transformation durable : les systèmes alimentaires, l’accès à l’énergie, la transformation numérique, l’éducation, l’emploi et la protection sociale, ainsi que l’action pour le climat et la biodiversité.
Un déficit de financement colossal
Mais cette transformation nécessite des ressources colossales. Le déficit de financement mondial pour atteindre les ODD est estimé à plus de 4 000 milliards de dollars par an, selon le vice-président de l’ECOSOC, Lok Bahadur Thapa. Une mobilisation financière à grande échelle devient donc indispensable.
Le FPHN pour relancer l’agenda 2030
C’est dans ce contexte critique que se tient cette semaine à New York le Forum politique de haut niveau sur le développement durable (FPHN), principale plateforme onusienne dédiée au suivi du Programme 2030. Réunissant États membres, institutions internationales, secteur privé et société civile, le Forum ambitionne de raviver l’élan politique autour des ODD en mettant l’accent sur les solutions durables, inclusives et fondées sur des données probantes.
Cette édition mettra notamment l’accent sur cinq objectifs clés :
- ODD 3 : bonne santé et bien-être,
- ODD 5 : égalité entre les sexes,
- ODD 8 : travail décent et croissance économique,
- ODD 14 : vie aquatique,
- ODD 17 : partenariats mondiaux.
Un commentaire
Une mobilisation totale de la population doit renforcer les défis de développement durable s’avère indispensable avant l’échéance de 2030.