À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, célébrée le 17 juin, l’alerte est donnée une nouvelle fois sur la gravité croissante de la dégradation des terres à l’échelle mondiale. Sous le thème « Restaurer les terres, saisir les opportunités », la campagne de cette année insiste sur l’urgence de reconstruire les écosystèmes naturels pour transformer les menaces en leviers de résilience.

Une urgence environnementale planétaire

Chaque minute, ce sont quatre terrains de football de terres fertiles qui disparaissent, soit 100 millions d’hectares par an, selon l’ONU. Ce phénomène, qui affecte déjà 40 % de la surface terrestre, menace directement la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau et la stabilité des écosystèmes. Le coût économique est colossal : près de 880 milliards de dollars de pertes annuelles pour l’économie mondiale, selon António Guterres, Secrétaire général de l’ONU.

Le Maroc face à une vulnérabilité accrue

Dans ce contexte global, le Maroc n’est pas épargné. Son climat aride à semi-aride expose particulièrement les régions du sud, de l’Oriental et du centre à la désertification. À cela s’ajoute une forte pression sur les ressources naturelles, accélérant la dégradation des terres et la baisse inquiétante des nappes phréatiques.

Selon Abderrahim Houmy, directeur général de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), environ 10.000 hectares de forêts montrent déjà des signes de dépérissement, toutes essences confondues. Il dénonce un effondrement progressif de la biodiversité, accentué par le changement climatique, la surexploitation, la déforestation et le surpâturage.

Le professeur Mohammed-Saïd Karrouk, spécialiste en climatologie, souligne aussi le rôle des comportements humains irresponsables, comme les incendies de forêts, dans l’amplification des effets de la sécheresse et de l’érosion des sols.

Une réponse nationale structurée

Face à cette situation, le Royaume déploie une stratégie ambitieuse. La feuille de route repose notamment sur :

  • Le plan “Génération Green 2020-2030”, qui promeut une agriculture résiliente et respectueuse des ressources naturelles.
  • Le Plan national de l’eau (PNE), destiné à rationaliser l’usage de l’eau et répondre au stress hydrique.
  • La stratégie “Forêts du Maroc 2020-2030”, lancée par l’ANEF, qui vise à restaurer 600.000 hectares de forêts d’ici 2030.

L’Agence mise également sur des technologies économes en eau, des outils numériques pour optimiser le reboisement et une gouvernance participative impliquant les populations locales pour une meilleure gestion des ressources.

Une approche intégrée pour la résilience

En combinant reboisement massif, modernisation des pratiques agricoles, gestion concertée des ressources naturelles et mobilisation des territoires, le Maroc cherche à construire un modèle durable conciliant écologie et développement socio-économique.

Ces actions traduisent la volonté nationale de répondre efficacement aux défis du dérèglement climatique, avec l’ambition de faire de la restauration des terres un levier d’avenir et de prospérité partagée.

Source MAP

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