La Banque islamique de développement (BID) renforce son rôle de partenaire stratégique du Maroc en approuvant un nouveau financement global de plus de 207 millions d’euros, destiné à soutenir deux priorités majeures du Royaume : la sécurité hydrique et le développement de l’aquaculture continentale.
Selon les informations communiquées à l’issue de la dernière session du Conseil des directeurs exécutifs de la BID, une enveloppe de 188,82 millions d’euros sera consacrée à des projets d’atténuation du stress hydrique. Ces financements serviront principalement à la construction de nouveaux barrages et d’ouvrages connexes, à la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable et agricole, ainsi qu’au transfert des excédents hydriques des bassins du Nord vers les régions du Sud, plus durement touchées par la raréfaction de la ressource.
Dans un contexte marqué par l’aggravation des effets du changement climatique, cette allocation confirme le caractère prioritaire des investissements hydriques dans la stratégie de souveraineté économique du Royaume. À l’échelle sectorielle, le Maroc apparaît comme le principal bénéficiaire des financements dédiés à l’eau et à la sécurité alimentaire lors de cette session de la BID.
Un appui ciblé au développement de l’aquaculture continentale
En parallèle, le Maroc bénéficiera d’un financement additionnel de 18,23 millions d’euros destiné au développement de la chaîne de valeur de l’aquaculture continentale. Ce projet vise à renforcer la pisciculture intérieure, à diversifier les activités agricoles, à créer de nouvelles sources de revenus en milieu rural et à générer des opportunités d’emploi durables.
Avec un total de 207,05 millions d’euros, soit l’équivalent d’environ 225 millions de dollars, le Maroc capte près de 16,5 % du montant global de 1,365 milliard de dollars approuvé en faveur de douze pays membres. Ce niveau de mobilisation place le Royaume parmi les tout premiers bénéficiaires de cette vague de financements, derrière les grands projets de transport en Afrique de l’Ouest.
Un partenariat financier appelé à s’intensifier
Les engagements de la BID au Maroc se sont élevés à 464,5 millions de dollars en 2024, portant le cumul des financements accordés depuis 1975 à environ 7,5 milliards de dollars. Cette dynamique devrait s’intensifier dans les prochaines années, en raison de l’alignement étroit de la stratégie de développement du Royaume avec les nouvelles orientations d’intervention de la Banque.
Le Maroc est par ailleurs éligible au nouveau Sustainable Finance Framework de la BID, doté d’un plafond programmatique de 10 milliards de dollars, permettant la mobilisation de Sukuk verts, sociaux et durables pour financer des projets structurants, notamment dans les infrastructures, l’eau et la transition énergétique.
Une nouvelle feuille de route stratégique pour la BID
Ces financements s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle stratégie 2026-2035 de la Banque islamique de développement, qui prévoit une montée en puissance significative de sa capacité d’intervention. La BID entend renforcer son positionnement en tant que partenaire de développement de référence de ses pays membres, en s’appuyant sur trois leviers majeurs : des solutions adaptées aux contextes nationaux, la mise en œuvre des principes de la finance islamique pour soutenir une croissance durable, et l’allocation des ressources vers des secteurs à fort impact sur la productivité et la résilience économique.
Dans ce cadre, les infrastructures économiques, notamment hydrauliques, énergétiques et de transport, figurent au cœur des priorités. Pour le Maroc, cette orientation représente une opportunité stratégique supplémentaire, en cohérence avec ses programmes d’investissement à long terme et ses ambitions en matière de développement durable, de sécurité hydrique et de transformation structurelle de son économie.
Source Le Matin



