Le ministère de la transition énergétique lance une procédure internationale de préqualification destinée à sélectionner les opérateurs appelés à concevoir et exploiter de futurs gazoducs nationaux. Cette démarche marque le début d’un chantier stratégique visant à relier les terminaux gaziers de Nador West Med au gazoduc Maghreb-Europe, avant d’étendre le réseau vers les zones industrielles de Kénitra et Mohammedia.

La procédure suivra un modèle en deux phases conforme au dispositif des contrats de partenariat public-privé. Les candidats devront présenter des références avérées dans la construction d’ouvrages sous pression, la réalisation de génie civil complexe, ainsi que dans les systèmes de comptage et de sécurité. Le ministère souligne que seules les entreprises justifiant de capacités techniques et financières solides pourront accéder à la phase suivante.

Les obligations administratives s’inscrivent dans le cadre fixé par la loi sur le PPP et son décret d’application. Les entreprises doivent fournir un dossier comprenant leurs états financiers, leurs références dans le transport gazier, leurs agréments techniques et les attestations relatives au personnel spécialisé. Ce dossier doit impérativement être déposé avant le 30 janvier 2026, accompagné d’une adresse électronique pour la transmission des documents numériques.

L’avis précise que les futures installations nécessiteront une maîtrise de paramètres techniques élevés : choix d’aciers adaptés aux fortes pressions, sécurité des linéaires en zones sismiques, points de sectionnement, stations de régulation, dispositifs de protection cathodique et systèmes de télé-supervision. Les candidats devront également présenter leurs méthodes de soudage, de contrôle non destructif et de mise en gaz.

Les plis seront ouverts le 3 février à 10 h en séance publique. Cette étape déterminera quels opérateurs pourront participer à la phase suivante et constituera une étape clé de la structuration du futur réseau gazier reliant la façade méditerranéenne aux pôles industriels du nord-ouest.

Cette préqualification intervient dans le prolongement d’un appel à intérêt lancé en avril pour la réalisation d’un terminal de gaz naturel liquéfié à proximité de Nador. Celui-ci prendra la forme d’une unité flottante de stockage et de regazéification intégrée au port Nador West Med. L’ouvrage viendra renforcer les capacités d’importation, actuellement estimées à 0,5 milliard de mètres cubes par an via les terminaux espagnols.

Les projections ministérielles estiment que les besoins nationaux atteindront environ huit milliards de mètres cubes à l’horizon 2027. Parallèlement, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable a engagé un programme 2025-2030 visant à porter la capacité électrique installée à quinze gigawatts, dont treize issus des énergies renouvelables. Ce plan représente un investissement de l’ordre de 120 milliards de dirhams et vient compléter la stratégie visant à diversifier l’approvisionnement énergétique national.

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