Dans une intervention, Rachid Tahiri, responsable des changements climatiques au ministère de la Transition énergétique et du Développement durable a appelé à « lever les derniers blocages » et à instaurer des garanties permettant d’engager, sans préjudice, des discussions substantielles sur l’article 9.1, qui encadre l’obligation légale de soutien financier des pays développés envers les pays en développement.
Il a rappelé que la réussite des engagements mondiaux dépendra de la clarté des moyens alloués aux pays en développement pour mettre en œuvre leurs contributions déterminées au niveau national (NDCs)
Selon une note de synthèse publiée par la présidence, les consultations ont permis d’identifier un socle d’accord autour de plusieurs axes : la centralité du multilatéralisme, le passage d’une COP de négociation à une COP d’implémentation, le rôle crucial de la coopération internationale et la nécessité d’accélérer l’action climatique dans cette « décennie critique ».
La présidence évoque également un climat « d’alignement croissant » sur la transition énergétique, l’importance d’un accès élargi aux financements et la nécessité de réduire les coûts du capital pour les pays en développement.
Mais le chapitre du financement demeure le point d’achoppement majeur. La note souligne trois options distinctes sur la manière d’aborder les flux financiers, leur gouvernance et leur articulation avec les engagements existants, notamment en matière d’adaptation et de mise en œuvre de l’article 9.1, Un écart que plusieurs délégations jugent encore « trop important » pour parvenir à un compromis rapide.
« Nous restons préoccupés par l’ampleur des questions non résolues, alors que le temps presse », a déclaré Rachid Tahiri, appelant à « des discussions sérieuses et structurées » sur l’article 9.1.
« Nous ne pouvons progresser qu’avec un processus dédié à cet article, l’un des rares à instituer une obligation juridique claire », a-t-il insisté.
Le Maroc, qui s’aligne avec les groupes africain et arabe au sujet de la question de la finance climat, a souligné que certains pays demeurent réticents à ouvrir ce chantier et a demandé à la présidence d’identifier les « garanties nécessaires » pour rassurer l’ensemble des Parties.
« Nous encourageons nos partenaires à préciser quels garde-fous leur seraient indispensables pour engager un dialogue non préjudiciel sur 9.1 », a poursuivi le responsable marocain, appelant la présidence brésilienne à conduire une discussion plus fine sur ce volet.
Tout en saluant la reconnaissance, par plusieurs Parties, du rôle des financements publics, le Maroc a plaidé pour un cadre qui distingue clairement les trois niveaux d’action financière : la fourniture, la mobilisation et les flux élargis, afin de permettre une avancée équilibrée. « Nous sommes prêts à sortir de Belém avec des processus actifs sur ces trois niveaux, à condition que chacun dispose de son espace propre », a rappelé le représentant du Maroc.
Pour lui, ces clarifications sont essentielles pour « renforcer la confiance » et garantir la capacité des pays en développement, dont le Maroc, « à mettre en œuvre des Contributions déterminées au niveau national à la hauteur de leurs ambitions, y compris leurs volets conditionnels ».
La Présidence a, de son côté, rappelé l’urgence d’agir pour maintenir l’objectif de 1,5°C « à portée de main » et a appelé à intensifier les efforts en matière d’adaptation, de transition énergétique, de transparence et de coopération technique, notamment via l’article 6 et les mécanismes de soutien existants.
MAP


