Pour répondre à la crise hydrique et à la pression démographique, le Maroc fait du dessalement de l’eau de mer un axe central de sa stratégie. Selon Renub Research, le marché national du dessalement devrait passer de 400 millions de dollars en 2024 à 850 millions en 2033, soit une progression de 112 %, avec un taux de croissance annuel moyen de 8,74 %. Cette évolution souligne la priorité donnée à la sécurité hydrique dans un contexte de sécheresses prolongées, de baisse des nappes phréatiques et de demande croissante en eau potable pour les villes et l’agriculture.
Le dessalement est intégré au Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (2020‑2027), avec plusieurs projets structurants. À l’horizon 2030, le Maroc vise une capacité totale de 1,7 milliard de mètres cubes d’eau dessalée par an. Parmi les initiatives majeures, la future station Casablanca-Settat devrait produire jusqu’à 300 millions de mètres cubes par an pour près de 7,5 millions d’habitants. L’unité de Nador, dans l’Oriental, offrira 250 millions de mètres cubes annuels, tandis que la station de Safi atteindra 86 400 mètres cubes par jour.
L’osmose inverse demeure la technologie clé, avec des innovations visant à réduire la consommation énergétique et à optimiser la performance des membranes. L’intégration d’énergies renouvelables, solaire et éolienne, figure également parmi les axes stratégiques pour limiter les coûts et aligner la production sur les engagements climatiques. La station d’Agadir est régulièrement citée comme exemple de dessalement durable à grande échelle.
Malgré ces avancées, des défis persistent : coûts élevés des infrastructures, complexité technique et nécessité d’une distribution équitable sur l’ensemble du territoire. Le partenariat public‑privé est considéré comme essentiel pour financer ces mégaprojets.
En investissant dans des technologies avancées et durables, le Maroc renforce sa position de leader africain du dessalement, garantissant l’accès à l’eau pour les générations futures tout en améliorant la résilience face aux risques climatiques.
Avec h24info.ma



