La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), l’Union européenne (UE) et le ministère marocain de l’Agriculture unissent leurs efforts pour lancer un ambitieux programme de gestion intégrée des ressources hydriques dans la plaine de Fès-Meknès, une région stratégique au cœur du Maroc agricole.
Baptisé SGIRE-Fès-Meknès, ce projet s’inscrit dans le cadre du programme de conservation des bassins du Saïss et du Garet. Il vise à instaurer une gouvernance technique et durable des eaux souterraines et superficielles, à travers une approche modernisée fondée sur la donnée, la concertation et l’innovation.
L’initiative, actuellement en appel d’offres international, est inscrite dans le secteur agro-industriel et financée par la BERD via le Neighbourhood Investment Platform (NIP) de l’Union européenne. La procédure, ouverte à toutes les entreprises éligibles à travers le portail électronique ECEPP, reste accessible jusqu’au 24 novembre 2025. Le contrat sera financé par l’Union européenne, conformément aux standards de transparence et de concurrence de la Banque.
Le projet sera mis en œuvre sous la supervision de l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS), maître d’ouvrage public chargé de la planification et du suivi des ressources en eau dans la région. L’objectif est de doter la plaine de systèmes d’analyse et de planification hydrologique performants, capables de suivre l’évolution des nappes, de prévenir la surexploitation et d’optimiser les usages agricoles et urbains.
Véritable laboratoire de la transition hydrique, le SGIRE-Fès-Meknès ambitionne d’introduire des technologies modernes de suivi et de gestion, tout en favorisant une collaboration renforcée entre les acteurs locaux, nationaux et internationaux. Il s’agit, selon la BERD, de parvenir à une exploitation rationnelle et concertée de la ressource, dans une région où la pression sur les nappes phréatiques s’est aggravée ces dernières années sous l’effet conjugué du changement climatique et de l’irrigation intensive.
Au-delà de sa dimension technique, ce programme illustre la convergence des politiques marocaines et européennes autour d’une même priorité : préserver l’eau, moteur de la sécurité alimentaire et de la durabilité agricole. Il marque aussi la montée en puissance du partenariat entre le Maroc et la BERD, qui accompagne désormais de près les chantiers structurants de la transition écologique et hydrique du Royaume.