Le Maroc franchit une nouvelle étape dans sa transition verte en matière de transport. Avec le soutien de la Coopération allemande, le Royaume prépare la mise en place d’un dispositif national de suivi de la mobilité durable, destiné à renforcer le système d’observation environnementale et à accompagner la décarbonisation du secteur. La capitale Rabat servira de ville pilote avant une extension progressive à l’ensemble du territoire.
Le secteur des transports demeure l’un des principaux défis énergétiques du pays. Responsable de 38 % de la consommation nationale d’énergie et dépendant à 98 % de carburants fossiles importés, il contribue à près de 30 % des émissions de CO₂. Cette dépendance pèse sur la balance commerciale et sur les engagements climatiques nationaux, dans un contexte où la croissance économique moyenne s’est limitée à 1,25 % entre 2020 et 2023.
Le projet de coopération maroco-allemande, intitulé « Mobilité durable sur la base des énergies renouvelables – DKTI VI », mis en œuvre par la GIZ en partenariat avec le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, s’inscrit dans les objectifs du nouveau modèle de développement, de la Stratégie nationale de développement durable et des contributions déterminées au niveau national (CDN).
L’initiative s’articule autour de trois priorités :
- Multimodalité, pour intégrer et renforcer les réseaux existants (tramways, bus, BHNS, trains, marche, vélo, taxis et nouveaux services de mobilité) ;
- Digitalisation, avec le développement de solutions intelligentes basées sur l’intelligence artificielle pour optimiser la gestion des flux et améliorer l’expérience des usagers ;
- Inclusivité, garantissant l’accès aux systèmes de transport pour tous, y compris les personnes à mobilité réduite, et intégrant l’approche genre.
Au cœur de cette démarche, l’Observatoire de la mobilité durable jouera un rôle central. Doté d’indicateurs techniques, sociaux, économiques et environnementaux, il s’appuiera sur des technologies avancées, telles que l’intelligence artificielle et l’imagerie satellite, pour collecter et analyser les données en temps réel, identifier les tendances et anticiper les évolutions.
Deux missions principales structurent le projet : dresser un état des lieux complet de la mobilité durable au Maroc et élaborer une feuille de route nationale. Cette dernière définira un cadre d’indicateurs, intégrera des outils technologiques innovants et proposera des mécanismes de gouvernance pour assurer une observation continue et efficace.
Rabat sera la première ville à expérimenter ces outils, avec un suivi précis des modes de transport, de la qualité de l’air et des scénarios d’aménagement. Par ailleurs, des ateliers et réunions régulières avec l’ensemble des parties prenantes garantiront une gouvernance collaborative et une appropriation locale des résultats.
Avec ce dispositif, le Maroc se dote d’outils modernes pour piloter la transition vers des transports plus durables, inclusifs et respectueux de l’environnement, en cohérence avec ses engagements climatiques et ses ambitions de développement durable.
Avec Le Matin