La province de Driouch intensifie ses efforts pour promouvoir une utilisation rationnelle des ressources en eau agricole. Mercredi, l’Agence du bassin hydraulique (ABH) de la Moulouya, en coordination avec la préfecture locale, a organisé une rencontre de sensibilisation et de concertation sur le thème « Rationalisation de l’utilisation des ressources en eau d’irrigation et contrôle du domaine public hydraulique ».

Cette initiative s’inscrit dans le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 et illustre l’approche participative adoptée pour assurer une gestion durable des ressources hydriques. L’objectif principal : sensibiliser les agriculteurs et les associations d’usagers à l’économie d’eau et à la prévention de la surexploitation.

Des défis exacerbés par le changement climatique

Au cours de la rencontre, les participants ont échangé autour de la rationalisation de l’irrigation dans un contexte de pénurie d’eau et de changement climatique, ainsi que de la préservation du domaine public hydraulique conformément à la loi 36-15 sur l’eau. Les témoignages d’agriculteurs ayant adopté des techniques modernes, telles que l’irrigation goutte à goutte, ont permis de mettre en lumière les bonnes pratiques locales.

Le gouverneur de Driouch, Abdesslam Frindou, a rappelé l’attention particulière portée par SM le Roi Mohammed VI à la gestion de l’eau, insistant sur les Hautes orientations royales appelant à la rationalisation, à l’activation de la police de l’eau et à l’harmonisation des politiques agricoles et hydriques. Selon lui, malgré les avancées historiques du Maroc en matière de mobilisations des ressources et de construction de barrages, des contraintes telles que l’exploitation anarchique et la sécheresse rendent indispensable un suivi et une régulation renforcés.

Des actions concrètes sur le terrain

Pour sa part, Narjiss Lamarti, directrice de l’ABH de la Moulouya, a souligné que le bassin fait face à d’importants défis hydriques, accentués par les années successives de sécheresse. L’Agence a lancé un programme structurel et urgent visant à réduire la vulnérabilité :

  • Construction du barrage de Béni Aziman (44 millions de m³) pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable et réduire les risques d’inondation.
  • Séparation des canaux d’eau potable et d’irrigation, permettant une économie estimée à plus de 20 millions de m³ d’eau par an.
  • Déploiement de forages exploratoires et équipement en pompes pour une meilleure efficacité sur le terrain.
  • Réalisation d’usines de dessalement d’eau saumâtre.

Soutien aux agriculteurs et perspectives

Le directeur provincial de l’agriculture, Driss Wiskioud, a rappelé l’importance de ces mesures face aux impacts sévères de la sécheresse. Le ministère accompagne les agriculteurs via le forage de puits, l’aménagement de canaux d’irrigation sur 10 km par an, et le Fonds de développement agricole, avec pour objectif des économies d’eau tangibles d’ici 2030.

Cette rencontre illustre une démarche proactive visant à préserver une ressource vitale, renforcer la résilience des exploitations agricoles et promouvoir une gestion durable et participative de l’eau dans la province de Driouch.

MapEcology

Ajouter un commentaire

Exit mobile version
×