Le Maroc s’apprête à lancer, dès novembre prochain, un programme agricole inédit d’une durée de six ans et demi (2025-2031), conçu pour renforcer l’inclusion sociale et économique des campagnes. Doté d’une enveloppe globale de 216,3 millions d’euros, il sera financé conjointement par l’État et la Banque africaine de développement (BAD), qui apporte 100 millions d’euros, soit près de la moitié de l’investissement.
Derrière ce projet, piloté par le ministère de l’Agriculture via l’Agence pour le développement agricole (ADA), se dessine une ambition multiple : améliorer les revenus des petits agriculteurs, créer de l’emploi en zones rurales, renforcer la résilience face aux changements climatiques et offrir de réelles perspectives aux jeunes et aux femmes.
Sept régions stratégiques ont été retenues : Drâa-Tafilalet, Béni Mellal-Khénifra, Fès-Meknès, Marrakech-Safi, Oriental, Souss-Massa et Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Ces territoires, riches en potentiel agricole mais confrontés à de fortes vulnérabilités sociales, seront le terrain privilégié d’actions ciblées : appui à l’entrepreneuriat rural, amélioration de l’accès aux marchés compétitifs, diffusion de pratiques agricoles durables et renforcement des capacités techniques.
L’approche se veut inclusive. En donnant la priorité aux femmes et aux jeunes, le programme ambitionne de réduire les inégalités de genre et de freiner l’exode rural, en rendant la vie économique et sociale plus attractive hors des grandes villes. À travers l’accès à la formation, au financement et aux infrastructures de base, ces catégories devront trouver de nouvelles opportunités dans l’agriculture et les services liés.
La dimension environnementale est également centrale. Les mesures prévues incluent l’irrigation économe en eau, l’agroécologie et la préservation des sols et de la biodiversité. L’objectif : adapter la petite agriculture aux défis climatiques, tout en posant les bases d’un développement rural plus durable.
En parallèle, le programme prévoit un accompagnement institutionnel afin de renforcer la capacité des acteurs publics et privés à mettre en œuvre ces projets. Un volet essentiel pour assurer la pérennité des acquis et transformer durablement les territoires ciblés.
Avec ce plan, l’exécutif cherche à conjuguer inclusion sociale, croissance agricole et transition écologique, en plaçant la jeunesse et les femmes rurales au centre d’un modèle qui se veut solidaire et tourné vers l’avenir.
Avec L’Économiste