À l’occasion de la conférence « Mauritanides » tenue à Nouakchott, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leïla Benali, a rappelé l’urgence de doter l’Afrique d’un cadre de gouvernance minière fondé sur les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Représentée par Ahmed Bouzid, directeur général du Développement de la production énergétique et minière, Mme Benali a plaidé pour l’adoption d’un dispositif pensé pour et par l’Afrique, lors de la prochaine réunion des ministres africains des Mines qui se tiendra en novembre à Marrakech.

Un modèle africain sur mesure

Selon la ministre, les référentiels actuellement en vigueur, souvent inspirés de standards financiers internationaux, ne correspondent pas aux besoins spécifiques du continent. Elle a rappelé que la conférence internationale sur le secteur minier organisée à Marrakech en décembre dernier avait déjà permis d’esquisser un consensus autour de la création d’un cadre africain favorisant la transparence et la durabilité du financement des projets miniers.

Ce futur mécanisme devrait permettre de mieux encadrer l’extraction, le transport et la transformation des ressources, en veillant à ce que la richesse générée bénéficie directement aux populations locales et serve le développement socio-économique.

Le Maroc en éclaireur

Pour illustrer cette vision, Mme Benali a mis en avant l’expérience du Royaume, notamment à travers l’initiative du corridor « Origine – Transit – Certification » (OTC). Ce dispositif, basé sur des normes environnementales et sociales reconnues, a déjà reçu le soutien de plusieurs ministres africains et pourrait devenir un outil de référence pour la valorisation des minerais stratégiques utilisés dans la transition énergétique et les technologies de pointe.

Le Maroc travaille également en partenariat avec le Centre africain de développement des minerais et d’autres organisations internationales pour renforcer la traçabilité et harmoniser les politiques minières.

Une vision intégrée dans l’initiative atlantique

Ce plaidoyer s’inscrit aussi dans la dynamique de l’Initiative atlantique, portée par le Roi Mohammed VI, qui vise à transformer l’espace atlantique en plateforme de coopération Sud-Sud et d’intégration régionale. Les minerais extraits ou certifiés via le Maroc seraient ainsi soumis à des standards stricts en matière de gouvernance et de responsabilité sociale.

Réformes en profondeur

La ministre a enfin souligné que le Maroc ne se contente plus d’un modèle basé sur l’exportation de matières premières à faible valeur ajoutée. Les réformes en cours visent une intégration plus poussée dans les chaînes de valeur mondiales, en particulier dans l’énergie, le stockage et le numérique, avec l’ambition d’instaurer une répartition plus équitable des bénéfices et des risques.

Un rendez-vous stratégique en Mauritanie

La 7ᵉ édition de « Mauritanides », ouverte par le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, réunit pendant deux jours les principaux acteurs des secteurs du pétrole, du gaz, des mines et des énergies renouvelables. Un espace privilégié pour explorer les opportunités d’investissement, renforcer les partenariats régionaux et mettre en avant le potentiel énergétique et minier de la Mauritanie, tout en consolidant l’intégration économique africaine.

Ajouter un commentaire

Exit mobile version
×