L’été 2025 confirme une tendance désormais bien installée : des vagues de chaleur extrêmes qui bouleversent l’agriculture marocaine. Le dérèglement climatique n’est plus une hypothèse, il s’impose déjà dans les champs.
Des cultures en souffrance
Avec des températures dépassant régulièrement les 45 °C, les plantes peinent à suivre. À Casablanca-Settat, le blé accuse un net recul, tandis que les fruits rouges, à Agadir et Taroudant, n’ont pas résisté à la chaleur : des plants entiers ont été brûlés par des pics frôlant les 50 °C.
L’eau, une ressource sous pression
Chaque jour, jusqu’à 1,5 million de m³ d’eau s’évaporent, aggravant une situation déjà critique. Barrages affaiblis, nappes surexploitées, irrigation intensive : la gestion de l’eau devient un défi énergétique et stratégique.
Une agriculture vulnérable
Avec plus de 80 % des terres agricoles dépendant des pluies, le Maroc reste à la merci du climat. Les cultures sensibles, comme les pastèques ou les salades, subissent des pertes atteignant parfois 40 %. Dans les oasis, la disparition des palmiers s’accélère, faute de replantation adaptée.
Un impact économique lourd
L’agriculture, qui pèse 14 % du PIB et fait vivre près de 40 % de la population active, voit sa productivité chuter. Certaines récoltes perdent jusqu’à 70 % de rendement lors des pics de chaleur. Le Maroc doit alors importer davantage pour assurer l’approvisionnement, au prix d’un déséquilibre commercial croissant.
Vers une adaptation urgente
Des solutions émergent : variétés plus résistantes, irrigation goutte-à-goutte, contrôle des prélèvements, infrastructures de stockage post-récolte… Mais le rythme du changement climatique impose une mobilisation rapide et multisectorielle.
« Une seule journée de canicule peut détruire une récolte », avertit Karim Chemaou, producteur à Kénitra. Le constat est clair : la résilience agricole est devenue une priorité stratégique. Et dans ce combat, chaque degré compte.