Face à l’imprévisibilité du climat et aux pertes de récoltes récurrentes, certains agriculteurs indiens explorent l’agrivoltaïque, une technique combinant panneaux solaires et cultures. Harpal Dagar, exploitant près de Delhi, a accepté de surélever ses champs avec des panneaux solaires, lui garantissant des revenus stables tout en continuant à cultiver en dessous. Dans le cadre d’un contrat de 25 ans, il perçoit un revenu annuel d’environ 1 200 dollars par acre, plus des frais mensuels pour l’entretien des installations, tout en conservant ses récoltes.
L’agrivoltaïque offre plusieurs avantages : réduction des besoins en irrigation, protection contre le stress thermique et diversification des sources de revenus. Selon la Fédération nationale de l’énergie solaire en Inde (NSEFI), cette approche pourrait transformer l’agriculture dans un pays où plus de 55 % de la population dépend des cultures et où la mousson reste imprévisible.
Cependant, la technique présente des contraintes : tous les types de cultures ne s’adaptent pas à l’ombre créée par les panneaux (réduction de 15 à 30 % de la lumière), et l’installation nécessite des structures plus hautes, augmentant le coût de 20 à 30 %. Pour les petits exploitants, le coût reste un obstacle majeur, et la réussite des projets dépend d’un soutien public et de contrats clairs et sécurisés.
Certaines entreprises, comme SunSeed, proposent aux agriculteurs de conserver la culture pour un salaire fixe ou de déléguer entièrement la production, absorbant ainsi le risque en cas de mauvaise récolte. Des logiciels de simulation permettent d’optimiser la disposition des panneaux et de choisir les cultures les plus adaptées.
Aujourd’hui, l’Inde compte environ 40 projets agrivoltaïques en cours, loin derrière la Chine qui en compte plus de 500. Le potentiel est réel, mais la viabilité économique repose sur un partenariat solide entre le gouvernement, les promoteurs privés et les agriculteurs. Si ces conditions sont réunies, l’agrivoltaïque pourrait devenir un modèle transformateur pour la sécurité alimentaire et énergétique du pays.
Source: bbc.com