Face à l’aggravation de la crise de l’eau, le Maroc s’engage résolument dans une stratégie de dessalement de l’eau de mer pour répondre à ses besoins croissants en eau potable. Selon les projections annoncées par Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, cette technologie devrait, d’ici 2030, fournir la moitié des ressources en eau potable du pays.
Lors d’une séance parlementaire consacrée aux questions orales, le ministre a précisé que le volume de production issue du dessalement passera de 300 millions à 1,7 milliard de mètres cubes par an. Ce bond en avant vise à assurer l’approvisionnement en eau potable pour près de 75% des populations résidant dans les zones littorales.
L’impact de cette politique va bien au-delà des seules villes côtières. Le recours accru au dessalement permettra de libérer des ressources fluviales actuellement sollicitées pour alimenter des centres urbains majeurs comme Casablanca, El Jadida ou encore Safi. En conséquence, les eaux de barrages comme Bin El Ouidane et Hansali, traditionnellement utilisées pour l’irrigation et les besoins des zones rurales, seront mieux préservées.
Par ailleurs, Nizar Baraka a souligné l’importance de poursuivre les projets de construction de barrages et d’infrastructures hydrauliques. Actuellement, seize grands barrages sont en chantier à travers le pays, traduisant un effort soutenu pour accroître la capacité nationale de stockage d’eau.
L’amélioration récente de la situation hydrique a également été évoquée. Les dernières pluies, particulièrement abondantes dans les zones montagneuses, ont contribué à recharger les nappes phréatiques et à renforcer le débit des sources et des cours d’eau, notamment dans le bassin de l’Oum Er-Rbia, l’un des plus touchés ces dernières années par la sécheresse.
Le taux de remplissage global des barrages a atteint 40,2%, ce qui représente 6,7 milliards de mètres cubes d’eau stockés. Selon le ministre, ces réserves devraient suffire à sécuriser l’approvisionnement national durant toute la saison estivale.