Le Maroc s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa stratégie énergétique. Dès cette semaine, un appel à manifestation d’intérêt sera lancé pour la réalisation d’un terminal flottant de gaz naturel liquéfié (GNL) au large de Nador, sur la côte méditerranéenne. L’annonce a été faite lundi 21 avril par la ministre de la Transition énergétique, Leïla Benali, lors d’une intervention devant le Parlement, selon l’agence Reuters.
Ce projet marque le coup d’envoi de la première phase de l’infrastructure gazière prévue à Nador. Le terminal prendra la forme d’une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU), intégrée au futur port en eaux profondes Nador West Med, actuellement en cours de construction. Il sera directement connecté à un gazoduc déjà opérationnel, qui permet actuellement l’acheminement d’environ 500 millions de mètres cubes de gaz par an depuis l’Espagne.
À terme, le GNL traité dans cette unité alimentera les zones industrielles proches des villes de Kénitra et Mohammédia, bien que les modalités précises de cette distribution n’aient pas encore été dévoilées.
Ce projet stratégique s’inscrit dans une volonté affirmée de diversification des sources d’énergie du Royaume. L’objectif est de réduire progressivement la dépendance au charbon tout en consolidant la place des énergies renouvelables. Celles-ci représentent aujourd’hui 45 % de la puissance installée nationale, un chiffre appelé à grimper jusqu’à 52 % d’ici 2030.
Le ministère prévoit par ailleurs une hausse spectaculaire des besoins en gaz naturel : de 1 milliard de mètres cubes actuellement, la consommation nationale devrait atteindre 8 milliards de mètres cubes par an d’ici à 2027.
Dans le même élan, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a adopté ce lundi un ambitieux programme de développement couvrant la période 2025–2030. Il prévoit l’ajout de 15 gigawatts (GW) de capacité électrique, dont 13 GW provenant de sources renouvelables, pour un investissement total estimé à 120 milliards de dirhams, soit près de 13 milliards de dollars. À l’heure actuelle, la puissance du parc renouvelable marocain atteint 5,5 GW.
Avec Barlamane