Dans la dynamique de l’Accord de Paris, le Maroc franchit un nouveau cap en matière de gouvernance environnementale. Grâce à un partenariat étroit avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Royaume met en œuvre un Système national intégré de transparence climatique (SNI-TC), destiné à structurer le suivi, l’analyse et la communication des données liées aux enjeux climatiques.
Bien que ses émissions de gaz à effet de serre (GES) soient faibles à l’échelle mondiale, le Maroc subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique. Pour faire face à ces défis, il poursuit ses efforts en faveur d’un modèle de développement à la fois sobre en carbone et résilient. L’ambition est claire : asseoir une position de leadership régional sur les questions climatiques, en alliant rigueur technique et transparence institutionnelle.
Concrètement, le futur SNI-TC servira à collecter, traiter et diffuser de manière fiable les informations relatives aux émissions de GES, aux politiques d’atténuation, aux initiatives d’adaptation, ainsi qu’aux financements climatiques reçus ou mobilisés. Il intégrera également les données issues des marchés carbone, dans une logique de cohérence avec les engagements pris au niveau international.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’article 13 de l’Accord de Paris, qui prévoit un mécanisme de transparence renforcée pour évaluer les progrès des États. Le Maroc, déjà engagé dans cet exercice avec la publication régulière de ses Communications nationales et Rapports biennaux actualisés, entend franchir une étape supplémentaire avec la mise en place d’un dispositif digital, structuré et interopérable.
Une plateforme dédiée existe d’ores et déjà au niveau national. Conçue pour appuyer les travaux sur les inventaires GES et le suivi des Contributions déterminées au niveau national (CDN), elle se décline en trois modules : émissions, actions, et supports. Ce socle constituera la base technique du futur système intégré.
La phase de conception, soutenue par le PNUD, s’annonce méthodique. Elle débutera par un diagnostic approfondi du cadre existant et un benchmark international, avant de définir les besoins techniques, réglementaires et institutionnels du futur système. Un expert sera recruté pour piloter ce chantier stratégique. Il s’agira ensuite de concevoir l’architecture fonctionnelle et informatique du SNI-TC, de mettre en place un cadre de gouvernance clair et de valider le tout lors d’un atelier national.
La feuille de route de mise en œuvre prévoira les étapes clés du déploiement à court, moyen et long terme, tout en identifiant les ressources nécessaires pour garantir le succès de l’opération.
Ce projet s’inscrit dans une initiative mondiale pilotée par le PNUD, baptisée « Promesse Climat », qui accompagne plus de 120 pays dans l’opérationnalisation de leurs engagements climatiques, en mettant l’accent sur la gouvernance, la transparence et le financement.
Pour le Maroc, ce système n’est pas seulement un outil technique. Il constitue un levier politique pour mieux orienter ses politiques publiques et renforcer sa voix sur la scène internationale. C’est aussi la preuve d’un engagement profond à inscrire durablement la transition écologique au cœur de l’action publique.
Source Le Matin