Pour répondre à la grave menace de la sécheresse, le Maroc met en place une solution innovante et stratégique : l’installation de 200 stations mobiles de dessalement d’eau de mer d’ici fin 2025. Cette initiative vise à fournir de l’eau potable à environ 3 millions d’habitants des zones rurales, dans un contexte de raréfaction de l’eau de plus en plus préoccupante.
Ces unités mobiles, relativement peu coûteuses et facilement déployables, vont renforcer l’arsenal du pays pour faire face à la pénurie d’eau. Actuellement, 40 stations mobiles sont déjà en service, et les nouvelles unités, avec des capacités de production allant de 360 à 3 600 mètres cubes d’eau par jour, s’ajouteront progressivement tout au long de l’année 2025. Le coût moyen par station est d’environ 1,3 million de dollars, un investissement modéré pour un impact potentiel majeur sur les communautés rurales.
La flexibilité de ces stations est l’un de leurs atouts majeurs. Leur capacité de production peut varier de 10 à 100 litres par seconde, ce qui permet de les adapter à des besoins spécifiques, en fonction des priorités géographiques et démographiques. Elles utilisent des technologies avancées capables de dessaler l’eau de mer efficacement, même lorsque cette dernière contient des niveaux élevés de minéraux. Ces caractéristiques en font des solutions idéales pour des déploiements rapides dans des régions souffrant de déficits hydriques chroniques.
Au-delà de la réponse immédiate à la crise de l’eau, cette démarche s’inscrit dans une stratégie nationale plus large. Le Maroc entend diversifier ses sources d’approvisionnement en eau et garantir une distribution régulière de l’eau potable, particulièrement dans les zones les plus vulnérables. Le gouvernement se montre proactif face aux défis posés par les changements climatiques, et ces stations mobiles s’avèrent être une réponse flexible et rapide aux fluctuations des ressources en eau.
D’ici 2030, le Maroc envisage de dessaliner près de la moitié de sa consommation en eau potable grâce à des technologies telles que ces stations mobiles. Conscients de l’insuffisance croissante des ressources en eau souterraines et superficielles, et face à une diminution des précipitations attendue de 11% d’ici 2050, les autorités misent sur le dessalement pour sécuriser l’approvisionnement en eau, tout en préparant les infrastructures pour le long terme.
Cette initiative s’ajoute à un ensemble de mesures destinées à atténuer les effets de la sécheresse, avec pour objectif de garantir une couverture complète des besoins en eau potable, tant en milieu rural qu’urbain, dans un contexte de changement climatique qui pourrait accentuer la crise hydrique dans les années à venir.