Engagé dans une transition vers un modèle économique plus durable, le Maroc place la finance verte au cœur de sa stratégie. Dans cette dynamique, la BMCI a organisé, le 28 janvier, la deuxième édition du Sustainable Finance Forum, réunissant experts financiers, décideurs publics et institutions internationales pour débattre des défis et opportunités du secteur.
Un engagement fort pour la finance verte
Hicham Seffa, président du directoire de la BMCI, a souligné le rôle central de la finance durable dans le développement du pays, insistant sur l’importance des critères ESG dans les pratiques bancaires et les investissements. Selon lui, le Maroc, en tant que leader africain des énergies renouvelables, doit capitaliser sur cet atout pour accélérer sa transition économique.
Dans cette optique, la BMCI a introduit un financement inclusif durable de 200 millions de dirhams en faveur de l’association Al Amana, avec des objectifs environnementaux et sociaux préalablement définis.
Un soutien essentiel aux grands projets industriels et hydriques
Lors de son intervention, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a mis en avant l’avantage compétitif du Maroc en matière d’énergies renouvelables et d’industrialisation verte. Il a notamment évoqué le rôle clé de l’hydrogène vert et le besoin de financements adaptés pour soutenir les 300 milliards de dirhams d’investissements industriels signés.
De son côté, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a insisté sur l’urgence de mobiliser des ressources financières pour la gestion durable de l’eau, avec une hausse du budget du programme hydrique national à 145 milliards de dirhams.
La Coupe du Monde 2030 et les infrastructures durables
Chakib Alj, président de la CGEM, a souligné l’intégration des critères de durabilité dans les projets liés à la Coupe du Monde 2030, avec un accent mis sur le développement des infrastructures ferroviaires et la réduction de l’empreinte carbone.
Dans la même dynamique, la BMCI a annoncé un partenariat avec la BERD, bénéficiant d’une enveloppe de 35 millions d’euros pour financer des projets verts. Un autre accord avec EcoVadis vise à encourager les entreprises à améliorer leur impact ESG en échange de conditions financières avantageuses.
Décarbonation et compétitivité des entreprises marocaines
Zakaria Soukri, responsable du Corporate Banking à la BMCI, a insisté sur la nécessité d’une approche globale de la décarbonation au-delà de l’installation de panneaux solaires. Face à la future taxe carbone européenne, il a appelé les entreprises marocaines à structurer leur transition énergétique pour rester compétitives à l’international.
Le Groupe OCP en première ligne pour la gestion durable de l’eau
Lamia Hosni, représentante d’OCP Green Water, a détaillé la stratégie hydrique du groupe, fondée sur l’optimisation de la consommation, l’innovation technologique et le recours aux sources non conventionnelles. OCP prévoit ainsi de produire 560 millions de mètres cubes d’eau non conventionnelle d’ici 2027, avec des stations de dessalement et de traitement des eaux usées déjà opérationnelles dans plusieurs villes marocaines.
Un tournant pour la finance durable au Maroc
Entre réformes réglementaires, innovations financières et mobilisation des acteurs économiques, la finance durable s’impose comme un moteur essentiel du développement du Maroc. Le Sustainable Finance Forum de la BMCI en a été une nouvelle démonstration, mettant en lumière les avancées et les défis à venir pour un avenir économique plus vert et inclusif.
Avec Le Matin