La ville de Dakhla prend un virage stratégique vers l’innovation et la durabilité. Vendredi dernier, les ministères de la Transition énergétique et de la Transition numérique ont scellé le lancement de deux projets majeurs : le Green Data Center « Igoudar Dakhla », alimenté exclusivement par des énergies renouvelables, et l’Institut Jazari, dédié à l’intelligence artificielle et à la transition énergétique. Ces infrastructures visent à faire de la région de Dakhla-Oued Eddahab un pôle d’excellence national et africain, combinant souveraineté énergétique et numérique.
Le Green Data Center Igoudar constitue une avancée stratégique pour le Maroc. Doté d’une capacité inédite de 500 MW, il offrira des services de stockage de données et de calcul intensif, tout en créant des emplois à forte valeur ajoutée et en réduisant l’empreinte carbone du secteur numérique grâce à l’utilisation exclusive d’énergies propres. Annoncé en juillet dernier lors des Assises nationales de l’intelligence artificielle, il symbolise la volonté du Royaume de renforcer sa souveraineté digitale et de consolider sa position comme hub africain du numérique.
Parallèlement, l’Institut Jazari a pour mission de former les talents de demain et de rapprocher recherche et économie réelle. « Nous allons rapidement lancer, avec l’université, les chercheurs et les start-upers, une série d’appels à manifestation d’intérêt pour développer des projets innovants axés sur la R&D, afin de concevoir des solutions locales exportables sur les marchés régionaux et internationaux », a précisé Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition numérique. L’Institut vise à produire des solutions intelligentes en matière de gestion énergétique et à placer l’humain et la connaissance au cœur du développement.
Ces initiatives s’inscrivent dans la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour les provinces du Sud, transformant Dakhla-Oued Eddahab en plateforme pionnière pour les énergies renouvelables, les mégadonnées et l’intelligence artificielle. « La région dispose de capacités exceptionnelles en matière d’énergies renouvelables et d’infrastructures. Le port Dakhla Atlantique joue également un rôle clé pour la connectivité », a rappelé Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Elle a souligné que la complémentarité entre transition énergétique et numérique ouvre la voie à un nouveau modèle d’emplois et d’investissements, plus ambitieux et rapide que jamais.
La dimension africaine et stratégique de ces projets est également mise en avant. L’Institut Jazari Dakhla et le Green Data Center sont conçus comme des infrastructures marocaines à vocation régionale, capables de porter innovation, formation et technologie au-delà des frontières. Dakhla devient ainsi un symbole fort du développement accéléré et de l’ambition renouvelée du Maroc, où la transition énergétique et numérique converge pour créer un modèle durable et intégré.
En parallèle, la cinquième édition du Forum MD Sahara, célébrant les 50 ans de la Marche Verte, a rappelé l’ancrage historique et la vision de progrès pour les provinces du Sud. Les responsables, experts et partenaires réunis à cette occasion ont insisté sur la continuité de l’esprit de la Marche Verte : unité, développement et ouverture sur l’Afrique.
Ces projets illustrent que Dakhla n’est plus seulement un point stratégique sur la carte, mais un véritable laboratoire national et africain pour l’innovation, les technologies propres et l’intelligence artificielle, capable de former des talents et d’exporter des solutions.
Avec Le Matin


