Des dirigeants du monde se sont réunis, ce jeudi à Belém, au cœur de l’Amazonie brésilienne, dans le cadre d’un Sommet sur le climat, convoqué par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva en prélude à la 30e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP30).
Organisée sur deux jours, cette rencontre de haut niveau réunit des chefs d’État et de gouvernement, des ministres et des représentants d’organisations internationales issus de 153 délégations, dont celle du Maroc, pour débattre des défis urgents du changement climatique et des engagements nécessaires pour y faire face.
S’exprimant à l’ouverture du Sommet, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exhorté les pays à faire preuve de leadership face à la crise climatique et à tourner la page des combustibles fossiles.
« Nous pouvons choisir de diriger, ou être conduits à notre perte », a-t-il averti, dans une mise en garde solennelle, lors de cette rencontre organisée quelques jours avant l’ouverture officielle des négociations de la COP30 (10-21 novembre).
Reconnaissant un échec collectif à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris, M. Guterres a néanmoins souligné que « nous n’avons jamais été mieux armés pour contre-attaquer », saluant les progrès réalisés dans le développement des énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire.
Prenant la parole après le chef de l’ONU, le président brésilien Lula da Silva a appelé la communauté internationale à « faire de Belém la COP de la vérité », en exhortant les dirigeants mondiaux à « prendre au sérieux les alertes de la science » et à « affronter la réalité du réchauffement climatique avec courage et détermination ».
« Plus de trente ans après le Sommet de la Terre à Rio, la Convention du Climat revient dans le pays où elle est née », a-t-il rappelé, soulignant la portée symbolique du choix de Belém, « au cœur de la forêt amazonienne, symbole mondial de la cause environnementale ».
Pour le président brésilien, ce rendez-vous marque aussi un appel à replacer la coopération internationale au-dessus des rivalités géopolitiques. Il a mis en garde contre la montée des extrémismes et les conflits qui détournent l’attention et les ressources de la lutte contre le réchauffement climatique, estimant que « la crise climatique ne pourra être contenue sans surmonter les inégalités entre les nations et en leur sein ».
Il a enfin plaidé pour un nouveau modèle de développement « plus juste, plus résilient et à faible émission de carbone », insistant sur la nécessité de « surmonter la déconnexion entre les salons diplomatiques et le monde réel » et de replacer « la lutte contre le changement climatique au centre des décisions de chaque gouvernement, de chaque entreprise et de chaque citoyen ».
Pour la première fois, une réunion préparatoire de haut niveau de la COP se tient au cœur de l’Amazonie, territoire emblématique de l’urgence climatique mondiale. Le choix de Belém, capitale de l’État du Pará, consacre le rôle stratégique de la forêt amazonienne dans la régulation du climat planétaire et la quête de solutions durables.
Le Sommet de Belém marque une étape clé du dialogue international sur l’action climatique et sur la mobilisation des financements en faveur des pays en développement. Il vise également à donner une impulsion politique à la COP30, prévue du 10 au 21 novembre, qui fera de l’Amazonie le centre des négociations climatiques mondiales.
Le programme comprend trois sessions thématiques reflétant les grands axes de la COP : « Climat et nature – Forêts et océans », « Transition énergétique » et « Dix ans de l’Accord de Paris – Contributions déterminées au niveau national (CDN) et financement ».
Le Maroc, qui a récemment soumis sa nouvelle Contribution Déterminée au niveau National (CDN 3.0) pour la période 2026-2035, prend part à cette rencontre à travers une délégation officielle, témoignant de son engagement constant en faveur de la lutte contre le changement climatique.
La CDN 3.0 fixe la nouvelle ambition du Royaume dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris et de la décision 1/CP.21, en renforçant ses objectifs d’atténuation et d’adaptation.
Les conclusions du Sommet devraient nourrir les débats de la COP30, notamment sur la question du financement climatique, à travers le lancement du Fonds pour les Forêts tropicales éternelles (TFFF) visant à mobiliser 25 milliards de dollars – dont un milliard déjà versé par Brasilia, et la feuille de route « De Bakou à Belém », qui ambitionne de mobiliser 1.300 milliards de dollars par an d’ici 2035 en faveur des pays en développement, tout en rééquilibrant le financement entre atténuation et adaptation.
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