L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) s’apprête à franchir une étape stratégique dans l’intégration énergétique du Royaume. Une nouvelle liaison électrique reliant Boujdour à Marrakech sera bientôt lancée, complétant le mégaprojet de l’autoroute électrique Dakhla–Casablanca et renforçant le transport des énergies renouvelables produites dans le Sud marocain.
Une infrastructure clé pour l’énergie renouvelable
Prévue pour une durée de construction de deux ans et demi, la ligne Boujdour–Marrakech permettra de raccorder les parcs solaires et éoliens du Sahara aux principaux centres de consommation du centre du pays. Ce projet s’inscrit dans une stratégie globale visant à soutenir la croissance de la demande énergétique et à accompagner l’essor des énergies renouvelables dans la région. Un appel d’offres devrait être lancé dans les prochains jours.
Pour mémoire, le réseau haute tension du Sud transporte actuellement plus de 1.500 MW via des lignes de 225 et 400 kV. Une nouvelle ligne 400 kV à double terne, en construction, devrait entrer en service mi-2026, ajoutant 900 MW de capacité, notamment pour les parcs de Dakhla et l’extension d’Aftissat.
Le contexte des projets énergétiques sud–centre
L’autoroute électrique Dakhla–Casablanca, longue de 1.400 km, sera réalisée en partenariat public-privé (PPP) entre l’ONEE et un consortium maroco-émirati regroupant Taqa Morocco, Nareva et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Cette infrastructure permettra d’acheminer l’électricité des parcs éoliens et solaires du Sahara vers les grands bassins de consommation et de soutenir la transition énergétique nationale.
À ce jour, le réseau dessert déjà plusieurs parcs éoliens : Tarfaya (300 MW), Boujdour (300 MW), Foum El Oued (50,6 MW), Aftissat (400 MW), Akhfennir (200 MW) et le dessalement de Dakhla (60 MW), ainsi que les centrales solaires de Boujdour (20 MW) et Laâyoune (85 MW). Cependant, la saturation des lignes existantes rend ces nouvelles liaisons indispensables pour répondre aux besoins croissants et sécuriser l’alimentation du centre et du Sud du Royaume.
Une dynamique pour le développement régional
Au-delà de l’énergie, ces projets stratégiques contribueront au développement économique et touristique, en favorisant l’intégration des territoires sahariens au reste du Maroc. Ils reflètent également la volonté de moderniser le réseau électrique national pour soutenir la compétitivité et la souveraineté énergétique du Royaume.
En résumé, la ligne Boujdour–Marrakech marque une nouvelle étape dans l’intégration énergétique du Maroc, combinant innovation, développement durable et renforcement des capacités de production et de transport d’énergie renouvelable.
Avec Le360


