Le Maroc, riche en ressources naturelles, voit aujourd’hui ces mêmes atouts devenir des points de fragilité. Selon un rapport du Clean Helpdesk, le Royaume doit revoir en profondeur son modèle économique pour intégrer pleinement l’eau, les sols et les forêts dans sa stratégie de croissance.
L’étude, fondée sur le Country Climate and Development Report (CCDR) de la Banque mondiale, tire la sonnette d’alarme : le pays fait face à une surexploitation de ses nappes phréatiques — près de 30% —, à une forte dépendance au phosphate et à une pression agricole croissante. Or, 35% des actifs économiques marocains seraient directement exposés aux risques climatiques, de la sécheresse à la volatilité énergétique.
Si le Maroc détient trois quarts des réserves mondiales de phosphate, ce trésor géologique s’accompagne d’une consommation massive d’énergie et d’eau. Le rapport avertit : sans gestion prudente, cet avantage stratégique pourrait se transformer en vulnérabilité majeure.
Les initiatives ne manquent pourtant pas. Le programme « Forêts du Maroc 2020-2030 » ambitionne de reboiser 600.000 hectares, et le Plan Maroc Vert a introduit l’irrigation au goutte-à-goutte pour réduire la pression sur les ressources hydriques. Mais ces efforts demeurent dispersés. Les auteurs plaident pour une approche intégrée de la gestion de l’eau, érigée en pilier de la planification économique.
À l’image d’autres pays émergents — Égypte, Indonésie, Kenya, Vietnam — le Maroc est confronté à un même défi : concilier développement et préservation. La prospérité de demain dépendra moins de la quantité des ressources que de la capacité à les protéger et à en faire un moteur durable de croissance.
Avec LesEco.ma